Ce que le doctorat m’a appris

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Récemment, j’ai eu l’occasion de faire un thread sur Twitter qui a connu un petit succès. Je voulais distiller quelques conseils que j’aurais voulu avoir quand j’ai commencé ma thèse. Je te propose une version remaniée et certainement plus lisible. Cher lecteur, je me permets de te tutoyer, après tout nous sommes (certainement) collègues.

Soigner son relationnel

Le premier conseil que je donnerais est de soigner le relationnel. Malheureusement, l’ESR est un monde qui passe beaucoup par les petits moments informels, par des codes sociaux implicites1, etc. Cela implique d’avoir une bonne relation avec son directeur/directrice de thèse (DT), avec qui on va nouer des liens forts de collaboration dans votre travail, et qui te conseillera. Tu pourras bien sûr changer en cours de route, mais ce n’est pas vraiment la norme. Certaines mauvaises langues diront de connaître son café préféré (j’anticipe la blague).

Au-delà du DT, il est nécessaire d’entretenir de bonnes relations avec tous ceux avec qui tu interagiras, même ceux ayant des postes « techniques » ou administratifs : personnel de la bibliothèque universitaire, ingénieurs de recherche, personnel administratif. Déjà parce qu’ils ont de grands pouvoirs, mais aussi parce qu’ils sont souvent peu considérés, ce qui n’est pas vraiment sympa…

Il est également important de sympathiser avec tes collègues doctorant⋅es. Tout d’abord parce lors des pauses café-chocolatine on échange souvent et on peut débloquer notre pensée (j’appelle ça « colloque spontané et informel »). Ces échanges permettent aussi parfois d’avoir des relations amicales permettant de s’entraider lors de coups de mous en s’encourageant mutuellement. Finalement, il n’est pas inutile de rejoindre un syndicat ou un collectif de doctorant⋅es pour défendre nos intérêts.

S’organiser

Mon deuxième conseil est de s’organiser. Cela passe également par le fait de réserver dès le début d’année les bouquins clés de la BU (ils partent vite). Si tu donnes des cours, sache que cela prend toujours plus de temps que prévu (comme toutes les tâches) donc pense à anticiper ! Pense également à regarder les formations de l’école doctorale qui t’intéresse, et notamment celles obligatoires. Les places partent vite, et en anticipant, vous pourrez plus facilement participer.

Dans votre routine, inscris-toi un moment pour faire des sauvegardes, ce n’est jamais agréable de perdre son travail.

Fait un rétroplanning. Personne n’est dupe, tu ne vas pas le tenir, mais ça fera sérieux. On va te le demander et ça donne une motivation pour avancer. Et ça donne une excuse pour procrastiner.

N’oublie pas également à commencer à réfléchir à l’après-thèse, le temps passe (trop) vite.

Tester les outils

On est en thèse, on est là pour apprendre. Il faut donc en profiter pour tester des outils, des méthodes, etc. pour apprendre un maximum de choses. Ce site est plein de bonnes ressources. N’hésite pas à utiliser un logiciel de gestion bibliographique (comme Zotero) pour gagner du temps.

N’hésite pas à faire jouer la sérendipité avec Connected Papers pour découvrir de nouveaux articles.

Écriture

Même si tu viens de commencer, écris, écris, écris. Même si ce n’est que des synthèses, des notes ou si ce n’est pas parfait. Cela t’aide et t’aidera à débloquer pour la suite. N’hésite pas à utiliser Antidote pour corriger les fautes. Ça m’a sauvé la vie plusieurs fois.

Se détendre

Qui veut aller loin ménage sa monture. N’hésite pas à prendre des moments de détente, comme des week-ends ou des vacances, tu as le droit.

N’hésite pas à rejoindre le serveur discord « Bien dans ma thèse » ou à suivre « Doctorant désœuvré » sur les réseaux sociaux pour te détendre. Il existe également de nombreux comptes sur le doctorat ou même d’autres doctorants sur Twitter. Cela permettra de partager son expérience de manière conviviale (et de procrastiner…).

Pensez également à utiliser les tarifs étudiant, on n’y pense pas assez, mais c’est vraiment quelque chose d’agréable à utiliser.

En conclusion

N’oublie pas que tu es légitime, si tu es en thèse, c’est que tu a les compétences. Alors arrête avec ton syndrome de l’imposteur, et profite de ta thèse, c’est quelque chose de cool. Même si c’est dur, ça reste un moment de plaisir.


  1. Avec tout cela implique d’avoir habitus d’un milieu de classe moyenne, cultivé, blanc ou tout simplement de ne pas avoir de difficultés avec les codes sociaux implicites.↩︎


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