Et ta thèse, elle avance ?
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Depuis que je suis en thèse, mes proches et mes ami⋅es me posent une question récurrente « et la thèse, elle avance ? »1, sans forcément comprendre ce que je fais. Je ne peux pas leur en vouloir, tant cet univers est particulièrement peu connu. À travers ce billet, j’aimerais pouvoir répondre à leurs questions. Merci à Elham, Shamime, Yohan et Baptiste pour les idées de questions. Merci à Gaïa pour la peer review !
Thèse, doctorat, docteur, quelle différence ?
La thèse est un document que l’on écrit pour avoir un diplôme de doctorat et avoir le titre de docteur. Je vous ai perdu ?
Une thèse, pour faire simple, c’est une sorte de gros mémoire (en sciences humaines et sociales, il n’est pas rare qu’elle fasse 300, 400 voire 500 pages) qui résume une recherche scientifique. Ce travail de recherche a souvent lieu en trois ans (ce qui est prévu par la loi, mais dans les faits on dépasse les délais d’un an ou deux…). Tout au long de ce travail, je suis suivi par un⋅e professeur⋅e, que l’on nomme directeur⋅trice de thèse, qui me fait des retours sur ce travail, m’indique des pistes d’améliorations, faire le point, etc. Et à la fin, je passe devant un jury, où j’aurais une vingtaine de minutes pour présenter mon travail, puis j’aurais droit à quelques heures de questions où je « défendrais » mon travail, le fameux disputatio.
Si je réussis à bien défendre mon travail, les membres du jury considèrent que je peux faire partie de la communauté scientifique en me décernant le titre de docteur en géographie. Le doctorat étant également une formation (une formation par la recherche), j’ai aussi droit à un diplôme, le plus élevé qui puisse exister (bac+8). En anglais, le titre de docteur se dit Phd (pour Philosophiæ doctor), pour distinguer du medical doctor. Donc non, désolé, je ne pourrai pas vous faire cette ordonnance essentielle pour faire du sport et je ne soigne pas les rhumes…
La thèse au quotidien
Le doctorant, multicasquettes
Mais en doctorat, je fais quoi ? Du fait de mes nombreuses casquettes, je n’ai pas de journées types.
La plus grosse partie de mon travail consiste à travailler sur ma thèse, c’est-à-dire faire un travail de recherche, comme le font des chercheurs plus confirmés. Je ne passe pas trois ans à rédiger « comme ça » ma thèse, sortie de nulle part, je dois suivre un processus bien rodé. En théorie (dans le meilleur des mondes quand les astres sont alignés), la première année sert à faire un état de l’art et à définir problématique et hypothèses, la deuxième année consiste à faire ma phase de terrain et ma troisième année consiste à rédiger ce fameux pavé. Ainsi, je vais passer beaucoup de temps à lire, que cela soit devant mon écran, ou des livres papier (plus rarement). Ma phase de terrain me permet de « sortir » en rencontrant des acteurs. Finalement, la troisième année, retour à mon écran !
La recherche, c’est également beaucoup de communications, pour présenter au reste de la communauté scientifique l’avancée des connaissances. Cela peut passer par des communications dans des colloques, ou la rédaction d’articles dans des revues scientifiques.
Il ne faut pas oublier que certes je fais de la recherche, mais le doctorat reste un diplôme. Je suis donc diverses formations pour me perfectionner. Les thématiques sont vastes : apprentissage de méthodes et d’outils, séminaires pour approfondir des connaissances sur tel ou tel sujet, cours sur l’éthique à la recherche (primordial !), apprendre à être à l’aise à l’oral ou même des cours d’anglais.
J’ai aussi la casquette d’enseignant. Je donne également des cours (une trentaine d’heures par an). L’université présente l’avantage d’être à la fois un lieu de recherche, mais aussi d’enseignement : la connaissance est diffusée là où elle se construit. Bien que cette activité soit chronophage (et passionnante), ce n’est pas ce qui occupe la majorité de mon temps.
Quels critères pour se lancer dans l’aventure de la thèse ?
Plusieurs critères sont nécessaires pour se lancer sereinement dans cette aventure formidable qu’est la thèse. La première est de bien s’entendre avec son directeur de thèse, qui va diriger pendant plusieurs années vos travaux. Le deuxième critère est d’avoir un financement, pour avoir une sérénité matérielle durant ce voyage. Le troisième critère est d’avoir un sujet de thèse qui nous intéresse. Pour ce dernier, c’est moins contraignant, car on peut le changer/l’ajuster dans une certaine mesure.
Quelques qualités sont nécessaires pour cet exercice qui ressemble plus à un marathon qu’à un sprint. Un sens de l’organisation et une rigueur sont nécessaires, pour permettre de ne pas se disperser (trois ans, ça passe rapidement). La patience et la persévérance sont également importants, pour arriver jusqu’au bout. Il va sans dire que la curiosité est essentielle, pour nous faire sans cesse poser de nouvelles questions.
Dernier point, mais pas des moindres, bien s’entourer pour permettre de s’entraider, notamment pendant les phases de mous me semble quelque chose d’essentiel2.
L’importance du groupe pour survivre en thèse
Si la thèse est un travail individuel, il n’est pas un travail solitaire3. J’essaye de travailler au maximum au laboratoire, avec d’autres doctorants. Si le terme de « laboratoire » peut signifier dans l’imaginaire collectif de grandes salles blanches avec des paillasses et des produits chimiques bariolés, en sciences sociales, c’est des bureaux. Bref, je travaille dans la « salle des doctorants » grand open space où se trouvent également mes collègues. L’avantage est non négligeable. En effet, il n’est pas rare, lors de pauses café-chocolatine, que l’on échange des pistes de lectures, des « trucs » méthodologiques pour nos terrains, ou se remonter le moral lorsque l’on se décourage. Ainsi, s’il y a bien quelque chose d’universel dans cet exercice, c’est bien les moments de découragement, et le syndrome de l’imposteur. Mais le fait de remarquer que ces difficultés sont inhérentes à l’exercice, et ne sont pas le fait de qualités (que l’on possède ou non) intrinsèque à nous même, permet de relativiser ces difficultés et nous aide à les surmonter.
Comment t’organises-tu au quotidien ?
Une des clés pour réussir la thèse est l’organisation.
Mise à part une autodiscipline que je m’impose (et éviter la procrastination), je fais tout bêtement des checklists, en utilisant la méthode SMART. Ces checklists sont créées chaque vendredi soir, pour la semaine suivante. Chaque vendredi soir, on peut écrire une petite synthèse pour faire le point sur les avancées hebdomadaires. On peut également utiliser d’autres méthodes comme faire des plannings ou des rétroplannings.
Concernant l’organisation bibliographique, un must have est d’utiliser le génialissime Zotero. Si tu veux en savoir plus sur la méthode en tant que telle de recherche bibliographique, je peux que recommander le livre d’Umberto Eco, Comment écrire sa thèse.
Le fonctionnement du monde de la recherche
Quelle est la démarche de recherche ?
Le monde de la recherche peut paraître ésotérique pour ceux qui ne baignent pas dedans. Je vous propose une petite explication sur la démarche de recherche pour vous éclairer. Avant tout de chose, il faut savoir, contrairement aux idées reçues, que le chercheur va toujours ancrer sa recherche au réel, dans le concret : la science cherchant à comprendre et à étudier le monde, son travail s’appuie sur quelque chose de tangible. Le chercheur peut avoir plusieurs points de départ avant de lancer une recherche : cela peut être un questionnement issu de recherches antérieures (l’ouverture de nouvelles pistes), une commande (mais il faudra que le chercheur la retravaille pour la problématiser), une question émergente dans le débat public, etc.
Selon le CNRTL, la science est un « ensemble des connaissances humaines systématisées relevant de telle méthode ou de telle visée spécifique ». La science obéit à une méthode, correspondant globalement à la logique suivante : état de l’art → problématique → hypothèses → observations → interprétations → conclusions. Ce procédé est itératif et incrémental, c’est-à-dire qu’on n’arrête pas de répéter ce cycle. Si on décortique les différentes étapes, cela peut donner :
- L’état de l’art ou revue de littérature, c’est simplement le fait de lister l’ensemble des connaissances actuelles sur un sujet. On regarde ce qui a été fait et on se dit : OK, on sait ça dans un domaine. Comme disait si bien Bernard de Chartres « Des nains sur des épaules de géants » : il n’est possible de créer de nouvelles connaissances qu’en s’appuyant sur les travaux de ceux qui nous ont procédé. De manière plus concrète, comment fait-on ? Lorsque je débute sur un sujet que je ne connais pas du tout, je fais une recherche dans un moteur de recherche spécialisé en tapant les mots-clés de mon sujet. Ces moteurs spécialisés regroupent en fait des articles scientifiques. J’utilise principalement isidore.science pour la littérature francophone et Scopus pour la littérature anglophone4. Je fais aussi une recherche dans des livres en recherchant dans le moteur de recherche de la bibliothèque universitaire. En lisant ces documents, et notamment leur bibliographie, je repère des références récurrentes qui sont des incontournables. Mon directeur de thèse, ou d’autres personnes naviguant dans ce domaine peuvent également me conseiller des lectures. De fil en aiguille, on commence à « tisser » une toile de références, avec leurs interconnexions, et on arrive à avoir une vue globale des incontournables. Si je veux approfondir un point, je vais aller fouiller dans les références d’un article qui traite du sujet, puis dans ses références de références, etc. Je peux hiérarchiser mes sources selon la réputation des revues où sont publiés tel ou tel article, commençant par expérience à connaître la réputation de ces dernières dans le champ de la géographie. Ça, c’est quand je cherche à approfondir un point. Sinon, je reste à l’affût de nouveaux concepts, etc. via cette méthode.
- La problématique, c’est la question que l’on se pose. Globalement, la question est toujours la même « OK, on sait telle et telle chose, mais on ignore cela ».
- Les hypothèses, c’est une proposition qu’on va faire. Des suppositions. Parce que lorsqu’on cherche quelque chose, on a besoin de savoir ce qu’on recherche, d’avoir une base de travail. C’est souvent cohérent avec l’état de l’art. À titre d’illustration, cette phase d’état de l’art, problématique, hypothèses a bien occupé mes dix premiers mois de thèse, avant d’arriver à un résultat concluant. La force de ce système est son aspect itératif : en cours de route, j’ai vu qu’une de mes pistes de départ n’était pas pertinente (bien qu’elle était séduisante), me forçant à m’adapter en changeant partiellement de sujet. Néanmoins, ce travail vers cette « fausse piste » n’a pas été vain, car elle m’a permis de proposer un cadre théorique (c’est-à-dire une « boîte à outils » des différents concepts que je souhaite mobiliser) dont je suis fier.
- Les observations, c’est lorsqu’on va confronter nos hypothèses (un modèle théorique) à la réalité. Ça peut être des observations en laboratoire, du travail de terrain, une recherche dans les archives, etc. Chaque discipline à ses propres observations. En tant que géographe du social, j’étudie les sociétés humaines. Je vais donc en toute logique étudier les traces de ces dernières. Je vais interroger des acteurs, lire de la littérature grise (comptes rendus de réunion, dossiers d’expertise, etc.), des articles de presse, etc.
- Ensuite, on va proposer une interprétation : comment peut-on expliquer ce phénomène ? Généralement, ça se fait à la lumière de nos hypothèses et du modèle théorique élaboré. À partir des données que j’aurais collectées (discours, données statistiques, presse, etc.), je vais les confronter entre eux. Il va alors se dégager des grandes tendances qui expliqueront les phénomènes étudiés.
- Puis viennent les conclusions : est-ce que notre hypothèse de départ a été affirmée ou infirmée ? Une hypothèse contredite est un résultat : cela veut dire qu’on a trouvé un résultat inattendu et qu’il faut donc mettre à jour notre base de connaissance ! Dans mon cas, je vais confronter les dynamiques observées aux dynamiques que j’ai imaginées dans mes hypothèses. Est-ce les mêmes tendances, ou alors existent-ils des variables que je n’avais pas prises en compte ?
Tout ce travail est résumé au sein de productions scientifiques. Ma thèse bien entendu, mais aussi les différents supports de communications : posters, interventions en colloques ou articles scientifiques. Je profite au passage pour dire qu’il peut arriver aux scientifiques de se tromper, non pas parce qu’ils sont incompétents, mais simplement parce qu’ils sont limités : les scientifiques travaillent « en l’état de nos connaissances actuelles ». Difficile de voir une vue globale quand on a uniquement que quelques pièces du puzzle, et il est toujours plus facile de décortiquer la mécanique d’une histoire quand on connaît la fin ! Ainsi, ce processus fait qu’on travaille à tâtons. Ainsi, personnellement, j’ai toujours du mal à juger un scientifique lorsque, de bonne foi, il se trompe, cela fait partie du jeu ! Néanmoins, il faut que le scientifique ait une certaine honnêteté intellectuelle. On comprend ainsi l’importance de la formation à l’intégrité scientifique !
Comment garantir que ta recherche n’est pas influencée/modifiée par des influences extérieures ?
L’intégrité scientifique peut être définie comme le respect à un certain nombre de valeurs, notamment en faisant un travail fiable, de manière honnête et dans le respect des pairs. Le chercheur peut être soumis à des pressions extérieures qui peuvent influencer ou modifier les résultats. Pour moi, une solution pour éviter ce biais est d’ancrer la démarche et les méthodes dans la littérature (pour avoir assise scientifique) et ainsi éviter de se faire influencer sur l’approche d’un sujet qui pourrait intéresser le financeur, mais qui n’aurait pas un intérêt scientifique (par exemple, un grand industriel souhaitant voir comment faire de l’acceptabilité sociale pour l’un de ses projets). Si le travail est rigoureux et correct sur le plan scientifique, il est plus facile d’affirmer la solidité et la crédibilité de son travail. Il ne faut pas être dupe, cela reste un rapport de force.
Après, la recherche peut être influencée par des contraintes non humaines, et il faut également « s’adapter » aux aléas de la recherche. Par exemple, une amie a vu son terrain inaccessible du fait de la crise sanitaire et a dû complètement réorienter son sujet en cours de route.
Comment est financée la recherche ?
Faire de la recherche, malheureusement, ça coûte cher. Il faut pouvoir payer les salaires de ceux qui travaillent (le frigo ne se remplit pas avec de la passion), et payer les différents frais afférents pour cette recherche : déplacement sur le terrain et les colloques, achat de matériels, etc. En France, les chercheurs titulaires se font financer uniquement leur salaire (car ils sont fonctionnaires). Ils doivent chercher de l’argent ailleurs pour le projet en tant que tel. Concernant les doctorants, ils ne sont pas titulaires, et peuvent avoir différents statuts. Soit ils ont un contrat avec une structure de recherche (université, laboratoire de recherche, etc.), et ils sont dits « doctorant contractuel », soit ils peuvent avoir une « convention industrielle de formation par la recherche » (convention entre le doctorant, le laboratoire et une entreprise) et ils sont dits « doctorant en contrat CIFRE », soit ne pas avoir de contrat (et là, ce n’est clairement pas une bonne situation…). Dans le premier cas, le doctorant est payé par l’université/laboratoire, dans le second cas par l’entreprise et pour le troisième cas, le doctorant doit trouver une source de financement (c’est-à-dire travailler à côté). Dans de nombreuses écoles doctorales, ils demandent que le doctorant ait un support financier durant la thèse. Le site du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche a publié des statistiques à ce sujet.
Le financement de la recherche a changé durant ces dernières décennies, passant de plus en plus à un mode par « projet », et délaissant le financement récurrent. Pour faire simple, les chercheurs doivent répondre à des appels à projets auprès de structures (Agence nationale de la recherche, collectivités territoriales, État, Conseil Européen de la Recherche, etc.), ce qui est chronophage. Ainsi, pour avoir des thèses financées, le plus souvent, la thématique de la thèse est imposée par le projet. Néanmoins, il est possible de modifier à la marge la thématique de la thèse, sans sortir de la thématique du projet de recherche (ce qui semble logique). Le doctorant peut également proposer à son directeur un sujet de thèse, mais il est possible qu’il ne soit pas financé s’il ne colle pas à un projet. Dans certaines universités/écoles, on est auditionné ou on pose des dossiers (avec une proposition d’un sujet de recherche) pour avoir un contrat. Je ne maîtrise pas personnellement toutes les subtilités. Pour mon cas, mon directeur de thèse m’a proposé un contrat doctoral lié à un projet de recherche, et le sujet m’ayant plu, j’ai accepté.
Ce mode de financement par projets pose problème. En effet, au final, il est uniquement financé des sujets intéressant les financeurs, qui sont pourtant susceptibles de passer à côté de sujets pertinents. De même certaines disciplines sont plus financées que d’autres. Généralement, les sujets financés sont ceux perçus comme « utile » à la société5, en lien avec les grands enjeux du moment, comme le changement climatique, la recherche médicale, etc., pouvant parfois oublier d’autres enjeux tout aussi importants, comme la recherche archéologique par exemple. Autre point, celui de la temporalité : la recherche ça prend du temps, il faut prévoir sur le long terme (plusieurs décennies parfois), pas forcément compatible avec le temps financier (à plus court terme). En effet, le temps financier recherche un retour sur investissement, privilégiant ainsi une recherche « concrète », à court terme, empêchant l’innovation. Or, rien n’indique à quel moment une recherche pourra servir : ainsi, les travaux sur le laser datent des années 1917 (par un certain Albert Einstein), mais ne trouve de débouchés industriels que depuis les années 1970. De même, on peut se questionner sur l’indépendance des experts lors de controverses techniques : en cas de scandales, si les seuls experts se trouvent du côté de l’entreprise incriminée, comment éviter les conflits d’intérêts ?
Et après la thèse ?
Hmm… joker?! Plus sérieusement, je souhaite continuer dans l’académique. Ainsi, dans un monde idéal, je passerais les concours pour devenir maître de conférences, puis quelques années plus tard devenir professeur des universités. Malheureusement, les réformes successives de l’université, et notamment la dernière6, la raréfaction des financements de l’université (malgré une demande croissante de besoins humains) rendent cela plus compliqué7. Avant d’espérer avoir un (éventuel) poste pérenne (donc un CDI), il faudra passer par plusieurs années de travail précaire en CDD, où il faudra bouger partout en France et dans le monde (contrats de postdoc, ATER, et bientôt les tenures tracks8 et CDI de missions scientifiques9 , etc.10). Je vois de nombreux jeunes docteurs, arrivant à la trentaine, lâcher l’affaire, privilégiant une vie de famille stable à l’ambition professionnelle11 (sans compter les risques psychosociaux comme les burn-out successifs, etc.). Une solution pourrait se tourner vers le privé, mais cela est plus compliqué en sciences sociales12, a fortiori lorsqu’on a un certain nombre de lignes rouges que l’on ne souhaite pas franchir13. Bref, une quadrature du cercle difficile à résoudre !
Reconstitution que les doctorants ont connu au moins une seule fois dans leur vie !↩︎
J’ai de la chance de ce côté là !↩︎
Formule consacrée dans les remerciements de thèses !↩︎
On peut questionner cette question d’utilité et de cette vision utilitariste de la recherche. À mon sens, la recherche d’un remède contre le cancer est tout autant utile que la représentation des corps féminins dans la littérature, mais c’est avant tout des choix politiques qui priorisent le fléchage des financements.↩︎
Un graphique pour illustrer cette pression sur les postes : en 2005, 1 doctorant sur 5 devenait maître de conférences, contre 1 sur 15 en 2019.↩︎
En gros une période d’essai de quatre-cinq ans, en espérant par la suite être titularisé.↩︎
Un contrat qui s’arrête généralement en même temps que le projet.↩︎
Vous aussi vous êtes perdu avec tous ces sigles ?↩︎
Ce que l’on comprend aisément, même si on peut ressentir un certain goût de gâchis de perdre de jeunes talents.↩︎
Disons que, contrairement aux sciences expérimentales, nous n’avons pas de technologies à vendre aux industries. Et les méthodes pour mieux comprendre les mondes sociaux, malheureusement, ça n’intéresse pas grand monde, ou alors pour de mauvaises raisons.↩︎
Garder une intégrité scientifique et donc une autonomie vis-à-vis des pressions de la rentabilité immédiate, œuvrer pour le bien commun/service public, etc.↩︎